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Jacques Ducerf, PDG du groupe Ducerf : « Nous sommes prêts à relever le challenge d’une reconstruction de Notre-Dame dans les 5 ans, comme le souhaite le Président Macron ! »

il y a 5 ans
Jacques Ducerf, PDG du groupe Ducerf : « Nous sommes prêts à relever le challenge d’une reconstruction de Notre-Dame dans les 5 ans, comme le souhaite le Président Macron ! »

9 mois après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la réflexion et les débats s’intensifient quant à la manière de reconstruire l’édifice. Convaincue de la nécessité de reconstruire à l’identique la fameuse charpente en chêne du Moyen-Âge complètement détruite par les flammes, la filière bois est pleinement mobilisée. Le groupe Ducerf a ainsi fourni aux Compagnons du Devoir la matière nécessaire pour bâtir une réplique aux 75/100e d’une partie de la charpente. Cette pièce a été exposée récemment au Salon des Maires et des Collectivités Locales et va poursuivre sa déambulation pour démontrer la faisabilité d’une telle entreprise. Un engagement que nous explique Jacques Ducerf, PDG du groupe…
 

Comment la filière bois a-t-elle commencé à se mobiliser pour défendre l’option d’une reconstruction à l’identique de la charpente de Notre-Dame ?
Jacques Ducerf :
La réaction a été immédiate et à la hauteur de l’émotion collective, car avec ce drame, c’est une partie de notre patrimoine et d’un savoir-faire ancestral qui est partie en fumée. Au sein de l’interprofession, le message a été unanime : il est inconcevable que cet ouvrage soit rebâti dans un autre matériau que le bois. En tant que président de l’Association de la promotion des emplois du chêne, j’ai donc pris position en ce sens, et en juin dernier, une équipe de TF1 est venue à la scierie pour voir comment nous étions organisés et visiter une forêt de la région. Je leur ai expliqué que ce n’était absolument pas un souci de reconstruire la charpente de Notre-Dame en chêne. Même s’il y a quelques contraintes techniques, un volume de 1 200 m3 de charpente, ce n’est pas si compliqué. Ce message, comme ceux portés, par les acteurs de la filière ont eu un bel écho dans les médias et je pense que cela a marqué le grand public.

Comment est né le projet avec les Compagnons du devoir ?
Jacques Ducerf :
Justement après le reportage diffusé sur TF1. Dès le mois d’août, le président de France Bois Forêt, Michel Druilhe nous a contacté pour nous informer que les Compagnons du Devoir s’intéressaient à la reconstruction de la charpente de Notre-Dame. Ils souhaitaient présenter un modèle à l’échelle 75/100e de deux fermes de la charpente. Il a donc sollicité l’aide du groupe Ducerf pour pouvoir réaliser cette réplique. En effet, il fallait des pièces de grande longueur et toutes les scieries ne sont pas capables comme nous de produire des pièces de 10, 12 ou 15 mètres. A la fin de l’été, nous leur avons donc livré un lot 8 m3 de bois pour réaliser la 1ère ferme, puis un autre, suite à une seconde demande courant septembre. Entre-temps, il y a également eu une présentation du projet à la Cité de l’Architecture au Palais de Chaillot. De notre côté, nous avons offert de prendre en charge le débit du bois, et les propriétaires forestiers, par la voix du président des experts forestiers, Philippe Gourmain, s’engageaient quant à eux à fournir la matière première pour cette première livraison avec les chênes nécessaires.

 

« Pour l’ensemble de la filière bois, ce serait un symbole fort »

 

Ce projet participe largement au « lobbying » en faveur d’une reconstruction en chêne…
Jacques Ducerf :
Oui, sur le Salons des Maires et des Collectivités Locales, par exemple, les élus se sont montrés particulièrement sensibles à cette cause et ils ont été nombreux à apporter leur soutien au projet. C’est important. De son côté, la filière continue ses actions. Les Compagnons nous ont également demandé de leur fournir du bois pour réaliser une maquette de l’ensemble de la charpente à l’échelle 1/20e. Cette maquette sera présentée au Forum Bois Construction qui doit avoir lieu au Grand Palais à Paris au mois d’avril prochain. Pour ce projet, nous devons les livrer fin décembre. Grâce à tout ce travail, les Compagnons du Devoir démontrent qu’ils sont capables de réaliser la charpente. Ils se positionnent pour être en charge de la reconstruction et nous les accompagnons. Ce projet est aussi l’occasion d’assurer une formation d’exception aux jeunes apprentis.

L’enjeu prioritaire est-il de montrer que c’est possible ?
Jacques Ducerf :
En effet, mais grâce à l’ingénieur AGP Pierre Antoniotti, nous savons au millimètre à quoi doit ressembler la charpente. Elle avait été intégralement numérisée il y a 3 ou 4 ans. Notre philosophie, c’est de dire que compte-tenu du savoir-faire et des moyens techniques qui existaient au Moyen-Âge, nous devons montrer que nous sommes capables aujourd’hui de faire la même chose. Et aujourd’hui, toute la filière bois va dans ce sens : les scieries, les experts forestiers… Et nous avons pu entendre récemment que l’architecte en chef des Monuments historiques trouvait évident qu’il fallait reconstruire la charpente de la cathédrale à l’identique. Il pense que ce serait une erreur d’avoir recours à d’autres matériaux que le bois. Nous suivons donc de prêt la progression du dossier et s’il fallait affirmer davantage notre position, nous le ferons. Pour l’ensemble de la filière bois, refaire cette charpente en chêne, comme il y a 500 ou 600 ans, ce serait un symbole fort. Et cela participerait aussi à valoriser l’ensemble des métiers du bois. Ce sont des savoirs-faires magnifiques mais on peine aujourd’hui à attirer les jeunes.

 

« A peine 3 000 m3 de matière première nécessaires sur les 2 millions de m3 de grumes par an produit par la forêt française »

 

Que répondez-vous à ceux qui opposent des raisons de ressources ou techniques ?
Jacques Ducerf :
Certains parlent de ressources forestières insuffisantes, mais c’est faux. Pour reconstruire la charpente, il ne faut que 1 200 m3 de bois scié. Cela représente un peu plus de 3 000 m3 de matière première. Et la forêt française produit à peu près 2 millions de m3 par an de grumes. Ce qui est nécessaire est donc tout à fait dérisoire à cette échelle. Après, certes, il y a des exigences techniques requises sur la qualité, la rectitude et la longueur. Mais 3 500 m3 ramenés à l’ensemble de la production, c’est vraiment marginal. Quant à la siccité du bois, aucun problème non plus. Le retrait au séchage ne s’effectue que sur la section et non sur la longueur, après quelques mois de ressuyage, une partie de ce retrait est déjà effectif et se poursuit une fois le bois en place. Cette technique était déjà utilisée au Moyen-Âge.

Le groupe Ducerf serait donc capable de faire face à cette demande ?
Jacques Ducerf :
Avec la matière première qui convient, à la scierie Ducerf, nous sommes tout à fait capables de fournir et débiter les pièces de charpente pour la reconstruction de Notre-Dame. Le point important, c’est la sélection de la matière première, du chêne de qualité. Il faudra choisir des bois bien droits, des bois de fil, de tel diamètre et de telle longueur. Mais ce n’est absolument pas un problème. Il faut seulement compter quelques mois pour rassembler les bois à la scierie. Nous sommes prêts à relever le challenge d’une reconstruction dans les 5 ans comme le souhaite le Président de la République. Si la charpente est faite à l’identique, il n’y a pas de souci. Avec d’autres matériaux, ce serait autre chose…sauf peut-être pour la flèche qui pourrait être un étendard de la modernité.

Jacques Ducerf, PDG du groupe Ducerf : « Nous sommes prêts à relever le challenge d’une reconstruction de Notre-Dame dans les 5 ans, comme le souhaite le Président Macron ! »
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